Comment s’affirmer face à son interlocuteur ?
Votre voisin vous demande un coup de pouce pour déménager un meuble alors que vous avez mal au dos ? votre collègue vous demande de l’aide pour un dossier au moment où vous alliez partir pour rentrer chez vous ? Est-ce toujours vous que l’on appelle lorsque l’on a besoin d’un service ?
En vrai, vous avez une folle envie de dire non, et pourtant c’est plus fort que vous, vous acceptez cette demande, vous allez dire un faible « oui », l’âme en peine, en espérant que la personne va comprendre d’elle-même que vous n’en avez pas vraiment envie.
C’est parfois difficile de dire ce simple mot « non », n’est-ce pas ?
Qu’est-ce que s’affirmer ?
S’affirmer, c’est être capable de dire ce que l’on ressent, ce que l’on pense. C’est être capable de poser ses limites, d’oser dire non, et parfois d’aussi oser de dire oui (vous savez dire « oui » pour cette fameuse dernière part de gâteau). S’affirmer, c’est aussi avoir ses propres opinions et les défendre, exprimer ses besoins.
S’affirmer, c’est aussi se faire respecter et faire respecter son espace vital comme son espace psychique.
C’est aussi une question de posture, avoir l’air confiant, être capable de se montrer tel que l’on est, au risque de déplaire parfois.
Quel est l’impact d’un manque d’affirmation ?
Quelqu’un qui ne sait pas s’affirmer aura des problèmes au niveau de l’ensemble de ses relations, que soient personnelles, amicales et familiales, ou professionnelles.
Ainsi votre famille comme vos amis peuvent abuser de votre gentillesse, toujours compter sur vous pour le moindre problème, au point parfois de perdre leur autonomie et de dépendre de vous. Vous finissez par croire qu’ils ne peuvent pas s’en sortir sans vous. Et plus vous en faites, plus vous vous sentez redevables.
Un parent peut aussi avoir des difficultés avec ses enfants, il ne saura pas être écouté ou faire adhérer ses enfants à ses demandes.
De même au niveau professionnel, vos collègues vous laissent les tâches dont personne ne veut. Vous finissez par être débordé car vous n’avez pas osé dire non quand votre chef vous a proposé une mission complémentaire alors que vous finissez déjà votre travail à la maison le soir et le week-end…
Et au final, vous n’arrivez pas accéder à des postes de management à cause de votre manque d’affirmation.
Pourquoi avez-vous tant de mal à dire non et à vous affirmer ?
Beaucoup d’entre nous ont du mal à dire non. Pourquoi ?
On a envie de plaire à l’autre, à tel que l’on peut chercher à se monter tel que l’on pense que l’autre souhaite que l’on soit. On met alors un masque et on ne se montre pas tel que l’on est vraiment.
Si on dit « non » ou si on s’affirme, nous avons également peur de faire de la peine, ou encore par peur de ne plus être aimé si on refuse.
Et pourtant, allez-vous arrêter d’aimer votre meilleure amie si elle refuse de vous aider à préparer votre fête ? normalement, non, car votre amour n’est pas conditionné à son acceptation. Alors pourquoi continuons-nous de penser l’inverse quand il s’agit de nous ?
Parfois, c’est par devoir, comme une obligation de rendre service, quoi qu’il en coûte.
Nous avons des croyances bien ancrées, souvent liées à l’éducation, ainsi nous croyons dur comme fer que nous devons faire plaisir pour être aimé des autres.
Nous avons aussi la peur des conflits, nous pensons, par exemple, que si nous refusons de faire un détour de 200km pour récupérer notre cousine Berthe, toute la famille va nous en vouloir…
Oui, peut-être et en même temps, est-ce que vous ne finissez pas à vous en vouloir à vous-même de ne pas savoir refuser ce genre de demande excessive ?
Et finalement, vous finissez par être en conflit avec vous -même…
Parfois, c’est aussi lorsque l’on croit que l’on a moins de valeur que les autres. Ou comme si votre temps avez moins de valeur que celui des autres ?
A qui la faute ?
Notre éducation, sans doute. Mais c’est surtout de notre faute…
Vous allez dire « Comment ça de ma faute ? », et cela bien était ma première réaction…
Personne ne vous oblige à faire ce que vous ne voulez pas, si ce n’est vous-même. Bon, la première fois que j’ai lu ça, je n’étais pas d’accord, puis j’ai lu ceci : « personne ne peut vous faire subir ce que vous n’acceptez pas de subir ». Ce jour-là, j’ai pris une claque, j’ai pris conscience qu’en fait, si les autres abusaient de ma gentillesse, c’est parce que je les laissais faire ! La claque.
J’ai d’abord sombré… puis j’ai réalisé que la bonne nouvelle, c’est que j’avais alors la possibilité de reprendre le pouvoir, celui de ne plus me laisser faire.
« Dire non aux autres, c’est se dire oui à soi »
Cette phrase a été une révélation pour moi : « dire non aux autres, c’est se dire oui à soi ».
Bon, j’ai beau le savoir, il m’arrive encore de dire « oui » pour faire plaisir.
Réfléchissez-y la prochaine fois que l’on vous demande un service, est-ce que vous le dites « oui » pour faire plaisir ? ou parce que vous en avez vraiment envie ?
Je ne dis pas qu’il faut tout refuser, bien sûr, mais si vous êtes crevés, que vous rêvez d’aller vous reposer, pensez-y avant de dire oui à votre voisine qui vous propose de venir prendre un café pour la 3ème fois de la semaine.
Alors comment faire pour s’affirmer ?
La première étape, c’est prendre conscience de votre difficulté à vous affirmer.
La deuxième étape ; c’est vous rappeler ce mantra « dire non aux autres, c’est se dire oui à soi ».
La troisième chose est de faire un point sur vos besoins, ce que vous aimez faire, ce que vous n’aimez pas faire. Cela vous aidera à savoir ce que vous pouvez accepter ou refuser.
Enfin, il me semble important de prendre le temps régulièrement de savoir ce que vous voulez et ce que vous ne voulez pas, de ce que vous acceptez, ce que vous n’acceptez pas.
Vous pouvez par exemple faire une liste.
Arrêter de vous justifier !
Je crois que le plus difficile quand on commence à oser dire non, à poser ses limites, c’est le fait de tomber dans l’extrême justification. « je ne peux pas venir t’aider, tu comprends, mon fils a 39°C de fièvre, je dois l’emmener chez le médecin… »
Pourquoi tant de justifications ?!
J’aime cette autre phrase qui dit « qui se justifie, se crucifie ».
Alors comment faire ?
Je vous propose d’utiliser des phrases plus simples du genre « j’aimerais bien pouvoir t’aider mais ce n’est pas possible ».
Un point, c’est tout.
Vous verrez que la plupart du temps, les personnes n’insistent pas.
Savez-vous recevoir un « non » ?
Souvent quand on a du mal à dire « non », c’est aussi parce que l’on a soi-même du mal à recevoir un « non ».
Il y a quelques temps, j’étais tellement habituée à prendre en considération les besoins des autres (au détriment de mes propres besoins), voire à les anticiper, que je ne supportais pas lorsque j’osais enfin exprimer un de mes besoins et que l’on me disait non. En mon for intérieur, je me disais : « quoi ? vous refusez ma demande après tous les sacrifices que j’ai fait pour vous ? » alors même qu’ils n’avaient pas la moindre idée de tous ses sacrifices, ses auto-censures que je m’appliquais à moi-même, sans rien dire à personne…
Bref, à présent, j’ose régulièrement faire part de mes besoins, parfois on me dit « oui », parfois on me dit « non », et comme je ne m’auto-censure plus, je supporte beaucoup mieux les « non ».
Et vous, supportez-vous que l’on vous dise « non » ?
Quels sont les effets secondaires de l’affirmation de soi ?
Et oui, quand on commence à s’affirmer, il y a des effets secondaires !
Bon, le premier effet : la culpabilité. Bon, encore un truc à travailler. La culpabilité n’est autre qu’une émotion de sociabilisation. Elle a pour but de nous faire suivre les règles sociales, en temps normal, cela peut être utile, mais pas là puisque nous tentons de lutter, hein !
Ce n’est autre que de la colère envers soi-même, et promis, ça se travaille.
Le deuxième effet est plutôt sympa : vous aurez plus de temps pour vous ou pour les choses dont vous avez vraiment envie. Et oui, c’est top ! Bon, au début, on ne sait pas trop quoi en faire…
Et le troisième effet secondaire est l’impact sur les relations.
En effet, il y aura peut-être quelques frictions avec les personnes, notamment les plus proches, qui étaient habitués au fait que vous disiez « oui » à leur moindre demande et qui trouvaient ça normal. Pour eux, cela risque de générer une certaine frustration. Et il est probable que vous ressentiez cette tension…
Comment l’éviter ?
Vous pouvez prévenir vos proches que vous travaillez sur vous et que vous avez conscience que jusque-là vous acceptiez beaucoup de choses qui ne vous convenait pas et qui parfois allait à l’encontre de vos besoins. Vous pouvez leur dire que vous vous en êtes rendus compte et qu’à présent les choses vont changer. Votre entourage sera probablement surpris par cette annonce, certes, mais ils comprendront mieux votre changement de comportements.
Et vous, qu’avez-vous retenu et qu’allez-vous mettre en place ?
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4 réflexions sur “Comment s’affirmer face à son interlocuteur ?”
Donc la phrase magique est : « j’aimerai bien pouvoir t’aider, mais ce n’est pas possible »… à apprendre par cœur et à répéter dans sa tête 42 fois par jour….
Merci pour cet article ! 🙂
Oui, tout à fait 😉
J’adore cette phrase qui résume bien l’article : « j’aimerais bien pouvoir t’aider mais ce n’est pas possible ». Beaucoup plus efficace que des tonnes de justifications, en effet. Il y a aussi celle-ci qui est bien à propos et qui était chère à la Reine Elizabeth : « Never complainte, never Explain »
Ah oui, bien vu, j’aime bien aussi cette phrase de la Reine Elisabeth 🙂